Le local Kyrian Jacquet s’impose 2-6 6-3 6-3 face à l’Espagnol Carlos Taberner, en 2h34. Le voici qui s’invite en quarts de finale face à Quentin Halys. 

Quel est ton sentiment après ce long match ?

Je suis content et moins fatigué que ce que je pensais. À partir du deuxième set, ça commençait à être difficile physiquement, mais j’ai eu un second souffle et j’ai réussi à mettre de l’intensité et à sortir de cette phase de mou. Je suis très content de gagner à la maison devant ma famille, mes amis, tout le monde. C’est incroyable pour moi de passer un tour et de refaire un match demain.

Au premier set, tu avais du mal à lâcher tes coups, quel était le problème ?

C’était un problème de jambes et de bonnes intentions. Je ne m’attendais pas à ce qu’il frappe aussi fort et aussi long. Il m’a pris à la gorge dès le début, j’ai eu du mal à entrer dans le match, à m’adapter à ses frappes. J’étais trop loin, il me dominait constamment. Puis, j’ai réussi à trouver plus de hauteur dans mes frappes, à l’agresser davantage, à le faire douter sur son coup droit et son service. C’est ce qui a fait la différence dans les deuxième et troisième sets. Je suis très content de ne pas avoir lâché et d’avoir combattu jusqu’au bout.

Tu n’avais pas ton coach, mais ta maman, aujourd’hui…

Oui, je n’avais pas beaucoup de défaites avec ma mère, donc je surfe sur la vague des victoires. On continue d’avancer et d’aller le plus loin possible dans le tournoi. Le dernier tournoi que j’ai fait avec ma mère, je l’ai gagné, donc…

À chaque point, tu te tournais vers elle...

Dans les matchs, comme ça, où ce n’est pas facile mentalement, je ne me sens pas bien. Elle me connaît tellement par cœur, elle sait exactement comment me parler pour me calmer, pour m’apaiser afin que je reparte vers l’avant. Elle m’apporte énormément.

Tu t’attendais à avoir des résultats aussi rapidement après avoir loupé quatre mois de compétition en début d’année ?

Je ne m’étais pas vraiment donné d’objectifs, donc je suis content. Chaque manche que je gagne me rend heureux. Je prends tout le positif que je peux. Mon niveau de jeu est très loin de ce que j’aimerais. J’ai beaucoup de choses à améliorer, mentalement, physiquement et aussi en tennis. C’est normal après avoir été éloigné aussi longtemps des courts, ça prend du temps. Mais je suis content de m’en sortir dans ce genre de match où je ne joue pas mon meilleur niveau, mais où je ne lâche rien mentalement.

Tu es très expressif, tu penses que c’est une bonne chose ?

Les deux. C’est vrai que j’ai un peu de mal à me canaliser sur ce tournoi. Je me mets la pression pour moi-même, j’ai envie de bien faire devant tout le monde. C’est une bonne pression aussi, car c’est grâce à ça que je gagne des matchs. Mais j’ai envie de bien faire pour ma famille qui est là et aussi pour moi, pour me prouver que je peux bien jouer. C’est sûr que parfois, ce n’est pas une bonne chose. Je crie, je m’énerve, mais ce ne sont pas des choses qui me sortent du match. Ce n’est pas négatif non plus.

Tu t’es offert quelques coups de maître…

J’aime bien faire le show, je tente des coups qui ne sont pas forcément ce qu’il faudrait jouer, mais juste pour faire plaisir aux gens et à moi aussi. Il faudra que j’améliore ça, mais pour le moment, je suis assez solide pour gagner.

C’est ton meilleur niveau à l’Open Sopra Steria…

Oui, je n’avais jamais passé le deuxième tour. À chaque fois, j’avais joué contre des finalistes, je n’avais pas eu les meilleurs tirages, mais je suis content de m’en sortir aujourd’hui et je vais aller plus loin…

Tu espères jouer qui en quart de finale, entre Quentin Halys et Mathias Bourgue ?

Les deux ne me dérangent pas, ce sera un beau match, que le meilleur gagne !

Tu vas suivre leur match ?

Non, ça m’est égal. Je vais faire ma récupération, je me fiche des autres matchs. Je me concentre sur ce que j’ai à faire. On se connaît tous ici, ça m’arrangerait qu’ils jouent un match de quatre heures, mais je ne compte pas là-dessus.

Qui étaient tes proches présents aujourd’hui ?

Il y avait mes grands-parents, des amis de mes grands-parents, ma copine, des amis de ma copine, ma mère, mon père, un ancien coach… Ce sont des personnes qui font beaucoup pour moi, je sais qu’elles veulent mon bien, donc ça fait très plaisir qu’ils soient là.