Désillusion pour Mathias Bourgue. Le Français s’incline dans un match au forceps face à Fernando Meligeni Alves, 7-6(4) 6-7(5) 6-3, en 3h08. Sorti des qualifications, Mathias conclut néanmoins une belle semaine avec ce quart de finale.
C’est une grosse déception…
Oui, je suis forcément déçu du résultat. Après, c’était quand même un très, très gros match, très, très long, beaucoup de rallies, beaucoup de jeu… Un match très accroché, avec beaucoup de balles de break sauvées de part et d’autres. Aucun de nous deux n’a réussi à se détacher dans les deux premiers sets. Je sauve deux balles de match, le tie-break est hyper serré, alors que je mène 5-1. On fait jeu égal pendant deux sets…
Qu’est-ce qui te met le doute dans le troisième ?
Ce n’est pas vraiment le doute, mais le match est long, il fait très chaud, on met beaucoup d’intensité… Il suffit qu’il y ait un ou deux mauvais choix et on est puni tout de suite. Malheureusement, un ou deux mauvais choix plus un ou deux bons points, ça fait un break. Je n’ai pas beaucoup d’occasions dans le troisième, mais je reste au coude à coude. Je ne suis pas très loin, j’ai même un 0-30 à 4-3, mais, finalement, je ne le fais pas. La balle de match est aussi un peu cruelle, parce que je suis persuadé qu’elle est faute et que l’arbitre me montre une trace vraiment à côté. Je trouve ça un peu hallucinant de sa part. Mais bon, avec la fatigue, peut-être que j’ai mal vu aussi… La fin est sévère, on était sur un fil tous les deux, on était fatigué, on essayait juste de survivre… et il a survécu.
« Je vois très bien ce que Lucas (Pouille) a ressenti »
Les conditions étaient difficiles…
Il faisait très, très chaud, très sec. Mais je suis prêt et entraîné à enchaîner les efforts. Je suis juste fier de moi, parce que j’ai tout donné. Bravo à lui !
Le fait de te détacher largement dans le tie-break, mais de te faire peur ensuite, ça ne t’a pas mis le doute ?
J’ai gagné le tie-break, la dynamique était dans mon sens, d’autant que, de 5-1 à 5-5, je n’ai pas fait d’erreurs, c’est lui qui a été très fort. Je gagne quand même le set, je reviens à un set partout… Les compteurs sont remis à zéro à ce moment-là.
Tu fais une belle semaine, dans l’ensemble…
Je gagne quatre matchs, je sors des qualifications… C’est un gros tournoi. On en veut toujours plus, évidemment. Mais si chaque défaite ressemble à celle d’aujourd’hui, je pense que je vais gagner beaucoup de matchs. C’est ce qui compte, c’est le process.
Ton programme pour la suite ?
Je fais les qualifications de Blois, puis l’ATP Challenger de Modena, en Italie. D’ici août, mon objectif, c’est de revenir dans les 250 pour jouer les qualifications de l’US Open. Ensuite, l’idée, c’est de se rapprocher le plus possible des 150, puis des 100 d’ici la fin de l’année. C’est le process. Il faut continuer à être en bonne santé, à bien s’entraîner tous les jours avec passion et intensité…
Entre hier soir, avec Lucas (Pouille), et aujourd’hui avec toi, le tennis nous fait vivre de drôles d’émotions tout de même…
Oui, mais c’est pour ça qu’on joue ! Lucas, il a eu cinq balles de match de suite. Moi, il n’y a évidemment pas de comparaison, on a été au coude à coude tout le temps. Mais je vois très bien ce qu’il a ressenti : à un point près, c’était plié. Après, il y a de la tension, il y a plein de choses, ce n’est pas facile… Ça peut aller dans un sens comme dans l’autre.