Le titre pour Hugo Gaston ! Dans un match à guichets fermés, le Toulousain de 23 ans s’est imposé en 1h51, 6-2 1-6 6-1, face à Alexandre Müller. Des hauts, des bas, quelques amorties bien senties, des balles longues aussi… pour le titre ! Et une petite surprise, bien lyonnaise…

Comment tu analyses ce match ? 

C’était un match étrange, très décousu. On s’est joué trois ou quatre fois avec Alex, ce sont toujours des matchs très particuliers. Tant mieux pour moi : aujourd’hui, ça tourne en ma faveur. J’ai très bien commencé le match et, derrière, j’essaie de rester présent mentalement et physiquement, de m’appuyer sur ce qui a fonctionné lors du premier set. 

Qu’est-ce qui a changé, justement, dans le deuxième set ? 

Je pense que je me suis un peu trop excité, dans le sens où j’ai joué trop à mon jeu. Mais je me sentais au top physiquement, et je pense que ça compte beaucoup dans la tête. On n’a surtout pas joué notre meilleur tennis en même temps, mais c’est une finale, il y a de la pression, de l’enjeu… il fallait gagner ! 

« Entrer dans la tête de l’adversaire ? C’est jouissif »

Hier Kyrian Jacquet, aujourd’hui Alexandre Müller : les deux parlent de ton jeu “insupportable”. Tu entretiens cet aspect de ton jeu, qui veut faire dégoupiller l’adversaire ? 

Je joue surtout avec ce que j’ai ! Après, je suis content que ça les rende fous. Je fais ce que je peux, désolé les gars (rires) ! Non je rigole. Bien sûr que c’est quelque chose qui compte dans mes matchs, j’espère que ça continuera longtemps. Après, plus concrètement, en tant que gaucher, on a cette facilité dans la diagonale de coup droit, puisque l’adversaire se retrouve à jouer des balles hautes sur son revers. Je suis content de la manière avec laquelle j’ai géré le match. 

D’autant que tu pousses tes adversaires à beaucoup réfléchir et à courir… 

Forcément. C’est jouissif de voir l’adversaire galérer tactiquement, de le voir contraint de courir au filet, puis de repartir au fond du court… C’est ce que j’aime dans le tennis, depuis toujours : ce côté “jeu”. Si je peux entrer dans la tête de l’adversaire, je ne m’en prive pas. 

Tu travailles beaucoup avec Younès (NDLR : El Anyaoui, son coach), sur les coups d’attaque. C’est quelque chose que tu es parvenu à mettre en place ? 

Pas forcément. J’essaie, je me force, mais ce n’est pas encore une habitude. Je ne vais pas changer du jour au lendemain non plus… mais, sur ce match, je pense que c’est quelque chose que j’ai appliqué. D’autant que mes premières amorties n’ont pas vraiment fonctionné, il était très rapide donc j’ai cherché d’autres solutions. J’étais confiant physiquement, ça ne me dérangeait pas de jouer long ! 

“Les montagnes russes, mais je gagne !”

C’est bon de gagner un tournoi, alors que tu disais que tu ramais ? 

C’est toujours bon de gagner un tournoi. Hier, c’était mon match le plus complet de la semaine. Aujourd’hui, il y a eu du très bon et du vraiment moins bon : comme des montagnes russes. Il faut savoir gagner des matchs, même quand on se sent moins bien. Je suis content de gagner le titre ! 

On te retrouve en tournoi dès la semaine prochaine ?

Je veux garder la forme, j’ai un tournoi dès la semaine prochaine. Dès demain je suis dans l’avion !

A la fin de la rencontre, on vous a remis un maillot de l’OL floqué à vos noms. Tu aurais préféré un maillot du LOU, peut-être (rires) ? 

Un maillot de Lyon, ça va, c’est une équipe que j’aime bien. Après, entre Lyon et le TFC… je prends 1000 fois le TFC (rires) ! Puis, on a eu peur à la fin, on a cru qu’on allait signer dans le club (rires). Non, sérieusement, c’est très sympa, ce sont de jolis cadeaux… dans un super tournoi : merci Lionel ! 

Benjamin Vermersch